Discipline :  Peinture / Artistes peintres - Accrochage : Abstrait IV 


*Photos Rino Noviello

 

Yves Barillot

Il est difficile de dire par des mots précis mon travail pictural.
Je parlerai plutôt d’une approche de mon travail.

J’utilise le pastel depuis l’année 2007. J’emploie le pastel sec, le pastel gras ou à l’huile. Aussi, la mine de plomb et l’encre de chine. J’apprécie ce médium, le pastel. Pour sa malléabilité plastique.

Bien que je parte de quelque chose, j’essaie qu’il n’y ait pas dans mes dessins d’images reconnaissables. Pas de référent au réel.

Dans mes premiers travaux au pastel, j’utilisai principalement du pastel sec. Un peu de pastel gras. J’utilisai essentiellement le bleu, rouge et jaune. C’était surtout un travail sur la matière. M’inspirant des vieux murs. Je suis impressionné par le « travail » du temps sur ces surfaces. La matière travaillée par le temps.

Les tâches sur les murs. Les traces. Les entailles. Les cicatrices. Le grattage. La décrépitude des murs.

Je suis également captivé par l’intervention humaine sur les murs. Dans le sens d’apposer une écriture sur le mur. Une écriture de dessins et signes. Une écriture disparate.

Je peux aussi citer comme source d’inspiration dans mon travail pictural les anciennes écritures, les idéogrammes japonais et la calligraphie arabe....

Danielle Berlier

Entrer dans un lieu, un espace, le découvrir, le sentir vivre, l’habiter, être touché et l’approcher. L’explorer et donner à voir à travers la matière picturale, les indices qui nous parlent des hommes qui l’ont occupé.

Par empreintes, frottements, frôlements, … révéler le temps qui s’est écoulé. Voir apparaître les différentes stratifications, traces, mémoire en mouvement, en constante évolution.

Le support de la peinture, sensible comme une pellicule photographique, se charge de vibrations générées par l’environnement. Capturer l’image d’un instant, tel un Polaroïd, une photo dont on aurait perdu le négatif.

Caresse de lumière, la couleur est là pour mettre à jour, ce que jusque là, on ignorait.

Remettre en question l’acte pictural, transgresser les techniques de la peinture, de l’image imprimée. Chercher de nouveaux gestes pour scanner les lieux et les appréhender en profondeur. Aboutir à des représentations oscillants entre la photo, l’image numérique et médicale.

Par ce processus, les images surgies au contact d’une réalité physique surprennent et plongent le spectateur, dans des paysages inconnus, énigmatiques forçant notre imaginaire.

Danielle Berlier  

Michel Bocart

Peindre avec du sable…

Peindre avec du sable, en noir, ne relève pas de l’anecdote, encore moins de la décoration mais d’une volonté à exprimer une pensée.

Le sable, cette constellation d’existences, érodé, sculpté par le Temps, réduit à une poudre granuleuse, tient dans le creux de  ma main tous les possibles:

Ceux qui craignent son avancée aride, féroce
Ceux qui créent les châteaux de l’Enfance riante et victorieuse
Ceux qui comblent les rêves parfaits de paradis exotiques
Ceux qui protègent l’archéologie de nos vies antérieures
Ceux qui bâtissent des cités gourmandes

Le sable, sur ma toile, assemble tous les possibles :

Nul pathos,
Nul excès,

Juste une manière, noire, discrète, sensuelle, de pénétrer la Vie…

Michel Bocart

Annie Leblanc

Ce travail est le fruit d’un questionnement sur le corps, les formes organiques et sur la matière elle-même.

Je cherche à communiquer avec la matière même, à entrer en relation avec la part d’inconnu qu’elle renferme.

Plastiquement, cette recherche se traduit par une pratique qui laisse à la matière le loisir de se transformer, de se mettre en mouvement et de créer de nouvelles formes que j’ai plaisir à découvrir et sur lesquelles j’agis à nouveau. Il en résulte une dialectique qui tantôt me permet d’intervenir et d’imposer mes choix, tantôt permet à la matière de s’exprimer. Mon travail s’organise selon  un rythme respiratoire.

La communication a lieu également entre les différents éléments mis en œuvre côte à côte. La notion de frontière acquiert de l’importance : elle sera nette ou floue, ouverte ou fermée…

Communication encore entre les strates successives du travail. Chaque strate est vue comme un filtre qui tantôt masque, tantôt révèle. La transparence de la peinture permet de garder la mémoire, la trace des expériences accumulées…

 

Mikko Paakkola

Le regard sur les peintures de Mikko Paakkola fait surgir une multitude des images en liaison directe avec la nature, du calme de désert à l’éruption volcanique, malgré l’économie extrême des moyens utilisés. Souvent une couleur vive avec une ligne sombre. L’œuvre de Paakkola provoque l’imagination.  La référence au paysage naît par la composition basée sur le rayon d’horizon qui en même temps qu’elle donne un aspect bien balancé,  divise l’œuvre en deux. La partie supérieure est marquée par la présence forte de la lumière qui continue à se couler vers les tons foncés à la base.....

  21/07/2004  
Henna Paunu  
Musée des Beaux-arts de Rauma, Finlande  

 

Claudine Péters-Ropsy

Textures minérales

"Comme des fragments de ciel, de terre, de mer, qu'une folle éruption volcanique aurait à jamais figés.
...Ici pas de support, pas de pinceau, pas le moindre outil du sculpteur, mais de la poudre de pierre, des pigments aux coloris infiniment sobres et du liant.
,,, L'émotion se doit d'être de la partie pour que les ocres brûlants deviennent désert craquelé par la sécheresse ou que les sombres gris striés d'une coulée blanche ou piquetés de rouille évoquent les ténèbres d'une nuit sans fin.
…Magicienne, Claudine Péters-Ropsy transforme la matière en autant de poèmes bruts et abstraits qui poussent le "passant" à entrer dans le rêve qu'ils suscitent. Libre à lui de s'y perdre un moment pour écouter le murmure du temps."

Colette Bertot Octobre 2004  

Yves Piedboeuf

«(…) Ni vraiment abstraite, ni vraiment figurative, la peinture d’Yves Piedboeuf nous plonge dans un univers à peine reconnaissable. (…) »

« (…) Arbres étêtés, troncs écorchés, branches brisées, consumées ou calcinées, ces reliquats de la nature apparaissent comme des stigmates d’une vie passée et trahissent une attirance irrésistible pour la destruction et la fragilité de la condition humaine, sa finitude…(…) »

« (…) Dans les toiles d’Yves Piedboeuf, la nature, tout en conservant sa complexité et son mystère, y est structurée, décantée, épurée. Un arbre, un tronc, une branche, reconnaissables ou non peu importe, sont devenus des signes d’une écriture ample, solidement construite et empreinte d’un lyrisme grave et nostalgique.(…) »

Anne Gersten  
Historienne de l’art
    

Maire Uleyn

Marie Uleyn surprend par la subtilité, la sérénité d'une recherche "mezzo voce" dont les moyens d'expression sont volontairement limités au champ de la peinture, on a presque envie de dire au "chant" tant les gris délicats, la luminosité qu'elle a appris à apprivoiser en travaillant les transparences évoquent une douce musicalité.

Sans tomber dans le piège froid et décoratif du monochrome, ses toiles optent pour des surfaces ennuagées, captent des mouvements, des glissements, des passages, toute une vie furtive qui ne doit qu'à la brosse, à une intelligence particulière de la peinture qui sait dire et se taire en même temps.

D. Gillemon    

Romain Van Wissen

Un homme de traces

S’il est des artistes qui font une carrière en développant toutes les variantes d’un sujet ou d’un style sans cesse repris comme une marque de fabrique, Romain Van Wissen n’est pas de ceux-là. Cependant, pourrait-on objecter, on trouve à de nombreuses reprises des formes semblables à travers son œuvre. La différence , c’est que Romain ne cesse de chercher plus loin en creusant des terres nouvelles, là ou d’autres se contentent de reproduire, souvent par facilité, un motif ou une manière.

 

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